Kenneth White

Dans la nuit de Nashvak

Dans la nuit de Nashvak (Nuit sur le Labrador remix)

« Il n’y a pas de poème, pénétrant et ouvrant, sans un travail préalable, sans une préparation du terrain (psychique, intellectuel, linguistique) en dehors du poème, en dehors de la littérature, de l’art, de la pensée, de la culture.
Si tant de textes philosophiques, même ceux qui se veulent radicaux (on ne trouve malheureusement la plupart du temps que de la logorrhée prétentieuse),  si tant de productions poétiques, même exigeantes, tant d’artefacts artistiques, même admirables, donnent une telle impression de relever d’un discours secondaire, c’est que manque, souvent cruellement, ce contact primordial, cette ouverture, cet espacement.
Avec la sensation d’espace, j’aime qu’il y ait des lignes.
Le poète (celui dont je dessine la figure) suit, mot à mot, les lignes du monde. Il est cosmographe.
Non seulement le monde extérieur existe pour lui, il s’y expose, il s’extériorise.
Et puis j’aime qu’il y ait de la musique. Non pas une orchestration, non pas une mélodie.
Il ne d’agit pas d’être emporté par un tourbillon sonore.
Il ne s’agit pas de se laisser bercer infantilement le cœur.
La musique poétique en question sera si discrète, frôlant parfois la prose — mais la prose du monde, que la poésie doit oser affronter, en dehors à la fois de la citadelle de l’idéal et du labyrinthe de l’imaginaire — qu’une oreille habituée à des mouvements plus élaborés, ou plus simples, ne l’apercevra même pas. Mais elle est là, entre les consonnes et les voyelles, entre les phrases et les pauses, entre la texture et les brisures, entre la syntaxe et l’exclamation.
Le résultat de la lecture-méditation du poème est une présence au monde à fois plus ample et plus fine.
C’est le but même de la géopoétique. » Kenneth White

Disponible sur touts les plateformes
Production bp12.fr
Ref BP12 25
Sortie le 2 Mai 2025 uniquement en digital.

Upc 7863735244247
©photo Marie Claude White
©design jean.imhof@free.fr